31 juillet 2012

D'Ouest en Est: la Trilogie

Janice Joplin dans les oreilles, Summertime à fond... Le Lac Supérieur (nord de l'Ontario) sur notre droite, cheveux au vent de la fenêtre grande ouverte et futur bras de camioneuse, les forêts dans la brume au loin... la route est intemporelle et défile sous nos yeux comme elle a déjà dû le faire devant tant d'autres.


Tout "roule" si ce n'est l'entre-acte en bord de route imposé par un jeune flic très assidu qui n'a pas manqué de remarqer que oui, pour une fois, je faisais prendre un peu d'élan à notre pauvre petit vaninet fatigué avant une côte de tous les diables (117 au lieu de 90 km/h). Conclusion en quatre mots après une demi-heure de pourparlers et avoir sorti tous les papiers imaginables en disant bien qu'on rentrait bientôt au plat pays: "just slow down Miss". Je pouvais arrêter de trembler et de maudire à tout va ce pauvre bougre en uniforme, notre déjà très maigre budget ne subirait pas de coupe imprévue.



Mais quel est le rapport avec la Trilogie annoncée dans le titre?, me direz-vous. Eh bien, aucun, mais j'y viens... C'était juste une brève intro histoire de vous donner un p'tit goût d'ambiance "on the road".

1/ Les Aventuriers de la montagne perdue...
Nous y voilà, premier volet d'un triptyque que je ne ferai pas trop long, c'est promis.



La montagne, la vraie... Pas tout à fait perdue, certes, puisqu'il s'agit quand même des Rocheuses, et plus particulièrement, du Banff National Park -le plus ancien et le plus célèbre du Canada- et de ses petits frères, les Mount Revelstoke et Yoho National Parks.

Lake Louise - Banff NP



Lake Moraine - Banff NP



Lake Moraine

Ici, c'est comme si Dame Nature venait de recevoir son nouveau set de peinture et qu'elle avait bien l'intention de nous donner un joli aperçu de sa fougue créatrice. Eaux bleues et vertes, montagnes biscornues, pins verts pomme, glaciers de toute beauté... Le spectacle est grandiose!

Lac Moraine
Ce sont les Alpes en mode sauvages. Ours, cerfs, marmottes, meringouins... dans ces contrées, l'Homme n'a pas vraiment son mot à dire! Surtout quand ces Hommes en question choissent l'unique randonnée du parc à offrir plus de 3,8 km (aller simple) en montée ardue continue et que chaque pause se limite obligatoirement à 12 secondes (on a compté) au risque d'avaler une demi livre de ces moustiques et de se tranformer en grain de pop-corn boursouflé.

En route vers le col du Saddleback

C'est sûr, j'aurais préféré une bonne chanson pour me motiver, mais y a pas à dire, les insectes sont eux aussi plus qu'efficaces! Et puis s'il n'y a que ça pour tant de beauté...

Souvenir sur le col...




2/ Le Temple "Yeeeeeehaaaaa!"
C'est à peu de choses près ce qu'on s'est dit Seb et moi quand nous nous sommes rendu comte que notre arrivée à Calgary coïncidait avec l'événement du siècle (oui, oui vous allez comprendre) le mondialement célèbre Stampede annuel - 100e du nom!

Centre de Calgary - pour le 100e anniversaire du Stampede, tout le monde  a sorti son plus beau chapeau!

Même les forces de l'ordre

Mais c'est aussi le premier cri que nous avons poussé -dans un micro et devant public, svp!- en arrivant sur place pour gagner une glace... (bah oui, que voulez-vous, l'appel de la crème glacée est plus fort que tout et un moment de honte est si vite passé - sauf que concernant Seb, et ses cordes vocales insoupçonnées, il n'a plus été question de honte, mais bien de gloire et de respect à en juger les acclamations du chef indien qui attendait lui aussi sagement sa glace). Bref, je me perds...






Le Stampede (prononcez stèmmepiiid) c'est LA grand messe annuelle du rodéo, THE PLACE TO BE pour n'importe quel cow-boy qui se respecte, la Mecque des dur(e)s à cuire au chapeau.



Le principe est simple, tu achètes ton ticket 15 $ et tu entres dans ce qui pourrait ressembler à la Foire du Midi version double XXL et à la mode cow-boy et indiens. Car ici, vous pouvez manger une poutine et une pomme caramel tout en écoutant une fanfare et en dansant une quadrille après avoir rendu visite à des Indiens dans leur véritable tipi, fait semblant de piloter les avions de l'armée de l'air canadienne et évité le coup de patte d'un boeuf en plein concours de "beauté".



Evidemment, le Stampede, c'est aussi et surtout les courses de chuckwagons et le rodéo - show auquel nous avons même réussi à assister gratuitement grâce au culot de Seb qui est parvenu à récupérer les tickets de deux cow-boys lassés du lasso. Ambiance ambiance dans l'arène!!




3/ La Dernière croisade... 
...au coeur des Grands Lacs
En quittant le pays du rodéo, nous troquons aussi celui des reliefs -même légers- pour celui des plaines. Et on nous avait prévenus: ici, c'est pire que le Plat pays. On s'y croirait d'ailleurs! A gauche Maredsous, à droite, les Polders. Madame, Monsieur, suivez le guide!

Les fameuses plaines canadiennes

Mais ces passages plutôt brefs dans les provinces de la Saskatchewan et du Manitoba ne sont en réalité qu'une courte étape pour mieux mériter les premiers kilomètres ouest-ontariens, au "pays des lacs"... Par milliers!! Comme autant de miroirs de cette incroyable nature qui nous entoure!

Dog Tooth Lake, ouest Ontario, seuls pour dormir là... Y a pire!


Il suffit de choisir, de mettre vaninet à l'ombre, de gonfler notre Explorer 200 (décidément j'aime ce nom, ça fait presque pro!) et de s'aventurer sur les eaux transparentes du lac. Seuls face à la Nature (sans les excès de la série du même nom, je vous rassure).



Un vrai bonheur qui se poursuit au Lac Supérieur, le plus grand lac d'eau douce au monde! C'est la mer, sans le sel. A peine croyable! Un jour, l'eau est calme, le vent inexistant; le lendemain, les vagues vous surprennent (notre Explorer 200 itou) et vous mettent sens dessus dessous. On rigole comme des gosses... heu... des enfants - amis québécois qui me lisez, mes excuses! Sur le rivage, les falaises côtoient les rochers érodés par le vent et les langues de sable fin... C'est tout simplement magnifique! Et vivifiant!

Lac Supérieur (Ontario), le plus grand lac d'eau douce au monde


Que demander de plus? Le tout, en version francophone? Pas de problème, rendez-vous dans prochaine épisode: Québec, home sweet home.

Lac Supérieur


A part ça, on espère que vous allez bien. N'hésitez pas à nous donner de vos news aussi, vous savez qu'on aime ça!
Prenez soin de vous!

16 juillet 2012

De l'Île aux Trésors à la Vallée Enchantée


Nous nous étions donc quittés sur une visite express de Seattle en mode "fans de Nirvana" (mes excuses aux Grey's anatomy's addicts: je n'ai pas pris la peine d'aller dire coucou au Dr mamour, honte sur moi!- ainsi qu'aux amoureux de la ville elle-même: il pleuvait et l'appel du caribou était plus fort que nous).

Vue sur Schwartz Bay, Vancouver Island, BC

Seattle constituait donc notre dernière étape avant le grand retour en terres canadiennes. Non sans mal car une fois débarqués du ferry à destination de Vancouver Island, en British Columbia, encore fallait-il expliquer à ces gentils messieurs de la douane qu'en tant que Belges parlant français en provenance des USA dans une voiture aménagée avec lit, cuisine et basilic, immatriculée au Québec, avec un permis de travail d'un an et une adresse à Montréal,  nous n'étions pas forcément à la tête d'un trafic d'armes ni de bijoux, et que non, nous ne voulions pas monter un commerce illégal de plantes aromatiques sur le territoire canadien...
Cowichan Lake, Vancouver Island, BC


Sur les routes de Vancouver Island, BC


Après cet épineux mais non moins courtois passage, la British Columbia nous ouvrait ses plus belles portes: celles de l'île de Vancouver.
"Beautiful British Columbia" peut-on lire sur les plaques des voitures de la province... Les Canadiens ont décidément l'art de la formule - simple mais tellement vraie!

Vancouver Island


A commencer par l'île qui fait face à Vancouver. Un brin plus grande que la Belgique, elle regorge de lacs aux eaux translucides, de pics enneigés, de forêts de pins et de bords de mer désertés par les foules. Bref, de quoi s'offrir trois jours de pure quiétude et une bonne rasade de nature!

Un petit lac le long duquel nous avons dormi, Vancouver Island, BC




Half Moon Bay, Vancouver Island, BC

Deux heures et demi de ferry et un puzzle plus loin, la ville de Vancouver, classée plusieurs fois en tête des cités les plus agrables à vivre par les expats... Et pour cause!


Downtown de Vancouver vu depuis le Stanley Park
Prenez un downtown aéré, un front de mer joliment aménagé pour les piétons, les vélos et même les patineurs, ajoutez-y un gigantesque parc entouré d'eau, une bonne louche de petits restos sympas, une pleiade de magasins branchés, le tout, à portée de pieds: voilà la recette qui fait de Vancouver une ville des plus agréable!*
* Je ne parlerai pas ici du quartier proche de China Town qui semble avoir été soigneusement évité par ces expats. En effet, arrivés dans le coin vers 18h, nous avons eu l'agréable surprise d'être accueillis par une ribambelle de drogués, de fous criant aux quatre vents et de péripatéticiennes en plein coeur de l'âge d'or. Mais toute ville a ses côtés sombres, comme toute recette a sa part d'impro... On fait avec, et on l'apprécie d'autant plus!


George St, Vancouver, BC


Stanley Park, Vancouver, BC



C'est depuis ce coup de coeur urbain que nous avons mis la barre à l'est, vers l'Okanagan Valley. Sur la route: des lacs (pauses idéales lors des grandes chaleurs et bons erzatzs à la douche), des monts et des cols (presque dignes des Rocheuses que nous allions découvrir par la suite) et pas mal de moustiques (le début d'une très longue série). Mais c'était un bien maigre tribut à payer au vu des trésors que renferme la vallée.

Coquihalla Gorge, BC

Vignes le long de l'Okanagan Lake, BC


Cerisiers à croquer, Okanagan Valley, BC

Longue bande fertile s'étendant du Nord au Sud juste avant les Rocky Mountains et rafraîchie par plusieurs lacs, l'Okanagan Valley est connue pour ses vergers (en cette saison, les cerisiers croulent sous des fruits rouges que l'on peut acheter au prix ridicule de 1 euro le kilo - qui dit mieux!) et ses vignes. Ici, l'été, c'est baignade, soleil et farniente, et en hiver, ski, vin et volupté.

Yellow Lake, avant une tempête, BC
On a même profité de l'occasion pour faire notre deuxième gros investissement essentiel (après le basilic): un petit bateau gonflable munis de deux rames. Embarqués dans (enfin sur) notre frêle esquif, fiers et parés à l'aventure, nous avons pu jeter un regard émerveillé sur la vallée qui nous entourait depuis un point de vue inédit.

Notre nouvelle acquisition

Je vous l'accorde, ça fait touriste qui glande ferme, mais le gonflable-canoing demeure un sport en soi! Et puis, il fallait que l'on s'adapte à la mode canadienne car par ici, tout le monde a certes son pick-up, mais a aussi son bateau, quelle que soit sa taille ou son mode de fonctionnement. Nous avons maintenant le nôtre!


C'est d'ailleurs en jeunes capitaines en herbe et au long court que nous vous saluons bien bas, en espérant que vous allez au poil et que le soleil a enfin daigné faire une apparition sur le plat pays!

A suivre: "Les Avneturiers des Rockies Perdues" et "Yeeeeehaaaaaaaa, Calagary!"

9 juillet 2012

"Jésus revient parmi les sieeeeeens..." lalalalalaa


Bon, c'est vrai, la comparaison est un peu douteuse, je vous l'accorde. Ceci étant, nous ne somme pas si loin de la vérité. Retournons là où nous vous avions laissés, au nord de San Francisco... Vous allez comprendre.





C'était un samedi. Le 16 juin pour être exacte. Repus de beautés citadines franciscaines, nous avons emprunté la route 1 vers le Nord (le Nooooord dirait Galabru): une jolie voie sineuse qui longe l'océan pacifique jusqu'à la frontière avec le Canada (passagers sujets au mal des transports s'abstenir absolument).





Après avoir élu vanicile à Stinson Beach pour deux jours (et peut-être fait des émules auprès de hippies mélancoliques avec l'aménagement de notre beau Montana), nous avons poursuivi notre chemin et coupé au couteau les brumes mystérieuses du comté de Mendocino, voyagé au coeur de forêts dignes de Jules Verne, admiré des points de vue à couper le souffle au bord de falaises abruptes et emprunté une avenue très particulière qui vient chatouiller les pieds d'un peuple d'acacias géants - ils peuvent atteindre 115 m de haut et vivre pendant plus de 2200 ans!!-, appelée tout simplement "L'avenue des Géants" (pas besoin de chercher midi a quatorze heures pour un bon titre). 






Et c'est là, passé la Californie, en plein coeur de l'Oregon, que nous avons bifurqué vers l'est pour nous retrouver dans la petite -et non moins jolie- ville de Corvallis. Mais qu'y avait-il de spécial dans cette bourgade qui pouvait mériter ce détour? me demanderez-vous. Il y avait une université, certes, mais il y avait aussi Virginie (la cousine de Julie Bertrand pour les uns, la fille de Titane et Marc, pour les autres, ou encore la soeur d'Alex, Cha et Eddie).



Ainsi, Virginie, que nous avions déjà rencontrée dans des conditions similaires en Australie, nous a accueillis comme des rois. A peine étions-nous arrivés que notre hôte faisait déjà des projets grandioses pour la semaine d'après... Le mot d'ordre était clair: nous étions plus que bienvenus en sa demeure! Et Vir, dans sa punch atitude survoltée, n'a pas hésité à mettre les bouchées doubles!





Grâce à elle nous avons vu des chevaux sauter des obstacles (et même failli faire nous-même les obstacles, tant qu'à faire, merci Vir), nous avons appris combien pouvait coûter une selle grâce à son nouvel ami Bertrand (1400 dollars - (petits curieux, va!)), nous avons fait la connaissance de son super frérot et fêté son annif comme il se devait (hamac, soleil, guacamole, musique et bières à volonté),



nous avons découvert le potentiel des fauteuils de salon électriques (ils se relèvent tellement qu'il ne faut plus se lever soi-même, a essayer sans tarder!), nous avons fait de l'équitation, de la voile et mangé des hamburgers gratuits,


nous avons fait sauter des crêpes, pris de la hauteur pour admirer la ville, failli faire brûler la maison avec un  gâteau, grignoté de savoureux cookies home-made devant un bon film, découvert la région et ses arbres façon Jurassic Park, dormi dans un vrai lit et pris une douche quotidienne (oui oui!), fait de la planche a voile, et même du jardinage, parlé français avec l'accent belge, et tapé un peu la carte... bref, un retour aux sources bien de chez nous que vous aurez, je l'espère, reconnu dans le titre un peu pompeux que j'ai choisi pour cet article. Et en passant, un tout grand merci à toi Vir! 

J'espère que de votre côté tout va pour le mieux. Surtout prenez soin de vous! Et donnez des nouvelles, ça nous fait toujours bien plaisir!

PS: je zappe volontairement l'étape Seattle que nous avons visitée en mode express façon fans de Nirvana, que vous pourrez découvrir en images via le lien Picasa, en haut à droite.

A suivre: "Vancouver Island, l'île aux trésors"