19 juin 2012

De Salt Lake City à San Francisco...


Nous quittons les grands espaces verts en direction du sud-ouest, perdons un brin d'altitude et arrivons aux portes de Salt Lake City...

Le grand lac salé


Je dis aux portes car nous n'irons pas beaucoup plus loin: sans GPS, nous suivons consciencieusement une grande carte qui semble, elle aussi, pouvoir faire montre de zotes stribes quand ça lui chante. Les sorties ne correspondent pas (on se retrouve tantôt dans une usine désaffectée, tantôt, au relais-routier de bout du monde avec lap dance et tout le tintouin), seules deux rues sur trois sont indiquées  (allez savoir pourquoi! Mais je me demande bien qui s'accorde le droit de décider de l'existence ou non de ces dites rues, parfois principales et à trois bandes),  et pour ne rien arranger, les rues ont trois appellations (un nom, un numéro et un qualificatif numérique et directionnel) et sont presque toutes en travaux. Bref, comme vous l'aurez compris, dépités, nous faisons l'impasse sur Salt Lake City: nous traverserons la cité de part en part et en garderons le souvenir d'une  ville très laide (et ce tout à fait subjectivement bien sûr, que les amoureux de la ville -s'il y en a- se rassurent).



Notre perdition est cependant récompensée à mesure que nous quittons la ville: nous longeons le (très très) grand lac salé, et en avons une vue à couper le souffle depuis l'avant de notre van. Ensuite, l'étendue d'eau fait peu à peu place au désert du grand lac salé... Sssplendide! La route 80 est entourée de marais salés, recouverts d'eau ici et là, et au loin, de collines jaunies par la sécheresse et le vent... Notre regard se perd à des kilomètres! On a même droit aux fameuses boules de paille... Il ne manque plus que le sifflottement façon western, sauf que les bourrasques sont violentes, et les boules de paille fouettent le pare-brise à une vitesse éblouissante: on serait plutôt dans un Twister à la mode macaroni!



Plus loin, les panneaux nous mettent en garde "high wind area" (est-ce bien nécessaire de le rappeler?) Dépasser un simple 3 tonnes à une seule remorque est déjà tout un art: aspiration, rejet, re-aspiration... Mais vaninet tient le coup, Seb avec, et nous arrivons littéralement portés par la tempête dans une ville en plein désert que je nommerai ici Outsiplou, c'est plus simple, où nous sommes heureux de poser la voiture et de rester dedans (impossible de faire la cuisine), bien "à l'abri", à se faire secouer comme des pruniers par Eole en personne.



Reno, sin city?
Le lendemain, l'anémomètre s'est calmé. Barre à l'ouest toujours pour des émotions d'un autre genre. Reno, "la plus petite des grandes villes", cité qui a vu Elvis se marier à la va-vite, notre petit Las Vegas à nous... Reno, mère de tous les vices? Allez, je ne voudrais pas heurter les amoureux de la cité... je leur propose donc de sauter directement au paragraphe "San Francisco s'allumeuuuu".



Reno, donc.
Nous arrivons en milieu de journée... les seules personnes que nous croisons ont le teint un peu blaffard, souvent un baluchon sur l'épaule, voire un caddie tout entier, d'autres semblent complètement en manque ou sous l'emprise d'une substance certainement peu appréciée des forces de l'ordre locales . Je vous l'accorde, le tableau que je dresse n'est pas franchement positif, mais il s'agit là de nos premières impressions.



En entrant dans le premier casino venu, ça ne s'arrange pas: tout le monde fume ici (et je viens d'arrêter, dur dur), tout le monde boit, et tout le monde est assis avec un drôle de regard sur les fameuses machines à sous infernales... Pas très glamour tout ça! Mais ça fait partie du jeu, on savait bien qu'on n'allait pas croiser double zéro 7 dans ces contrées, un martini à la main, et Seb et moi mettons nos 3 dollars porte-chance dans l'un de ses manchots braqueurs... (Est-il utile de préciser qu'on a perdu nos 3 deniers, avec le sourire bien entendu!) Retour à l'extérieur, nos yeux groggys peinent encore à s'habituer à la lumière naturelle que déjà, nous voilà en train de faire le tour de la cité à pied (c'est assez joli finalement, surtout près de la rivière).



Puis, l'appât du gain nous rappelle à lui et nous nous perdons dans les méandres intérieurs de Reno: tous les casinos semblent reliés entre eux de façon à perdre tout sens de l'orientation et du temps en à peine 5 minutes. Résultat des courses: on a perdu 20 $ en tout au jeu, résisté et fumé 0 clope, pris 1,2 kg en mangeant à l'américaine et passé pas moins de 5 heures dans la ville... Record battu!




San Francisco s'alluuuumeu...
»» Après s'être de nouveau fait réveillés à 1h du mat' par un flic désireux de nous voir dormir ailleurs que sur le parking du parc où nous avons passé un bout d'aprèm à jouer au basket, bouquiner, etc... et apparemment très enclin à parler "voyages" avec nous en plein milieu de la nuit -ils sont quand même sympas ces cops-,

»» après avoir passé la journée d'après au bord d'une piscine municipale (plan B obligatoire sous 42 degrés à l'ombre) à barboter et observer l'animation des nombreuses familles présentes,

et après avoir savouré un délicieux spaghetti sauté aux crevettes fait-maison sur une rest area avec vue sur la baie de San Pablo,
nous voilà prêts à découvrir San Francisco (C'est uneu maison bleueeee, aaaccrochée à la collineuuu)!



D'accord: deux heures de bouchons pour pénétrer au coeur de la Porte d'Or, ça nuit quelque peu au charme tant vanté dans la chanson,
et, oui c'est vrai: entrer et se garer dans LE seul quartier qui craint de la ville ne constitue pas non plus une excellente entrée en matière!
Et pourtant!

Rien ne semble entamer notre envie de nous faire notre propre idée de la cité! Après 5 minutes de mûre réflexion, parqués au milieu d'étranges personnages et autres hurluberlus peu rassurants, nous changeons encore de quartier et trouvons une place, gratuite et à plat qui plus est (peut-être dormirons-nous là ce soir) dans une rue calme. Nous sautons du van et commençons notre exploration.


Japan Town, Union Square, le fameux cable car (bondé, nous ne ferons que l'admirer de loin). Un passant nous conseille d'emprunter l'un des nombreux street cars qui sillonnent Market Street pour aller jeter un oeil du côté des wharfs (les quais).



C'est donc à bord d'un suppositoire très 50's que nous poursuivons notre visite jusqu'au fameux Pier 39. Ici, c'est Walt Disney pour les city-touristes: tout est cher, tout est en toc, mais c'est joliment kitch à souhait et plutôt marrant à observer. Et puis, surtout, c'est ici que l'on peut admirer les fameux sea lions...

Les fameux lions des mers du Pier 39


Enfin ce qu'il en reste, une ranger nous explique que c'est la période des amours et que tous les lions sont en train de nager aux quatre courants à la recherche de femelles avenantes. L'histoire ne nous dit pas si les sea lions qui restent là, à se dorer la pilule, font partie de la catégorie "célibataires endurcis", s'ils surfent d'un autre bord, ou s'ils sont tout simplement trop moches ou trop méchants ou trop paresseux pour faire de bons papas (notre connaissance de ces bestioles est malheureusement trop superficielle pour faire face à ce genre de questionnements).

 


Bref, nous quittons l'effervessence des quais pour affronter la montée vers la Coit Tower. Les maisons sont jolies, c'est vert et... on voit loin, trèèès loin! C'est incroyable: où que l'on soit, il suffit de prendre un peu de hauteur (c'est facile et rapide ici, il y a des montées partout) et l'on a une vue à couper le souffle sur la baie, les rues façon montagnes russes, parfois le Golden Gate Bridge... Nous flânons ainsi un bout de temps, un peu au hasard des rues, et tombons sur China Town. Le quartier est tellement grand, qu'on a largement le temps de se sentir complètement dépaysés et repartis vers ces contrées le temps d'une balade. Génial!


Après un ptit verre de blanc dans un café branché du centre, et pour bien terminer la journée: imaginés, rêvés, presque goûtés en songe... les fameux SUSHIS! On est devenus accros (merci le petit resto de sushis à volonté de Montréal, rue Sherbrooke) et là, on est à 2 mois d'abstinence! Assis au bar, où le cuistot bavard pépare nos petits makis avec savoir, nous profitons de cet instant de répit, heureux de notre journée et comblés d'avoir ainsi arpentés les rues sans relâche à explorer une ville que nous pouvons d'ores et déjà placer dans notre top 10! (hum... mon mollet gauche ne semble pas du même avis... qu'importe, j'en ferai mon affaire demain). Notre dose de poiscaille absorbée, direction le vaninet non sans un stop dans l'un de ces bars à l'américaine, un Cosmo et un Martini aux lèvres, à remplir nos oreilles d'un jazz-salsa live endiablé.

Oui, je sais, on dirait comme ça qu'on mène la grande vie, mais les suhis, les cosmos, etc etc c'est pas tous les jours (normalement c'est plutôt raviolis, bières et nouilles chinoises) mais nous nous devions d'honorer la belle San Francisco! Que voulez-vous! ;)




San Francisco - Day 2!!
A peine réveillés, notre premier défi est relevé avec brio: dormir en plein coeur de la cité californienne pour pas un sou et sans encombre, et partir, reposés, pour une deuxième journée d'exploration. Au programme aujourd'hui: les painted ladies - ces fameuses petites maisons du générique de "La fête à la maison"...


Puis, Twin Peaks, l'un des toits de San Francisco, à pied aussi, svp. Ici, les pentes devraient porter un autre nom: même en marchant sur la pointe du pied, on est encore à  quelque 10 degrés du sol, c'est la seule façon de monter sans vraiment tomber dans le "à quatre pattes", qui, au risque de nous faire passer pour des débiles, s'avérerait pourtant bien pratiques dans ces contrées. Entre villas de stars et petits sentiers perdus (quand il n'y en a pas, Seb les invente), nous parvenons au sommet, récompensés par une superbe vue sur San Francisco à 360 degrés! Mon mollet gauche a tout simplement abandonné, mais ce n'est pas grave, il me reste le droit.



Direction maintenant l'océan pacifique à présent où Seb a le courage de plonger son permier gros orteil (le vent ne faiblit pas ici, il fait beau, mais assez froid),


puis l'incontournable Golden Gate Bridge dont nous apprécions la forme imposante, le rouge et les boulons de loin, puis de près à gauche, puis de près en face, de près à droite, puis dessus (ça fait tout de même un ptit quelque chose de passer avec sa voiture sur ce pont mythique), puis en dessous puis de l'autre côté... Bref, sous toutes les coutures.



 Une belle façon de clore le chapitre San Francisco en beauté, et avec déjà cette envie d'y revenir dans 15 ans!



On espère que de votre côté, tout va au mieux malgré les coups bas que la vie peut parfois nous envoyer! Plein de bisous, de courage et de soleil - dedans comme dehors!!


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, merci, de continuer à nous faire partager votre voyage, et découvrir tous ces endroits où on ira peut-être jamais. Texte et photos, on aime. Plein de bisous. Ici, c'est l'été depuis hier mais on se rend pas bien compte!!
Michelle

michel a dit…

superbes photos c'est très agreable de vous voir,et de suivre votre magnifique voyage prenez bien soin de vous très gros bisous mirella et michel